Le premier support de l’intuition, le plus efficace ou le plus vivant est la nature. Un enfant qui vit dans la nature, dans la campagne où un enfant qui a la chance d’aller régulièrement dans des endroits naturels pourra développer plus rapidement son intuition. Nous devons considérer la nature comme animée par la vie. Les plantes, les arbres, les animaux, la terre elle-même, les cailloux, les papillons, les insectes, absolument tout ce qui compose la nature est vivant. Et cette vie aime communiquer. C’est le principe même de la vie : s’offrir à l’autre par le partage et la communion.
Un enfant trouve donc dans ce milieu naturel le support idéal pour développer son intuition. Il n’y a qu’à l’observer jouer pour s’en rendre compte. Il dialogue spontanément avec les insectes. Il se fait ami d’un arbre, s’imagine en train de voler avec les oiseaux du ciel et sauter de branche en branche comme le feraient les écureuils. C’est un mystère parfois déconcertant de voir à quel point un enfant peut tirer avantage de cet univers singulier. Les jeux de société, les consoles vidéo et la télévision ne pourront jamais rivaliser avec la nature, car ils seront toujours infiniment limités, ce que la nature ne connait pas. Elle est illimitée et surtout, elle reste imprévisible. Tandis que les jeux ont une composante prédéterminée et finie.
Pour qu’un adulte retrouve à nouveau l’intuition, il lui faut renouer avec son enfance, être capable de s’émerveiller et de jouer comme le font les petits.
La meilleure manière pour lui de regagner ce pouvoir de l’esprit, c’est de sortir de son deux-pièces cuisine et de franchir le seuil de sa ville pour s’en aller perdre ses habitudes dans les chemins escarpés d’une campagne ou d’une colline à ciel ouvert. Il lui faut réapprendre le chant des oiseaux, les sonorités de l’eau et du vent. Tous les éléments doivent réveiller ses souvenirs d’enfance, jusqu’à ce qu’il se sente apaisé et qu’il éprouve du plaisir à venir et à revenir.
Certes, l’intuition ne se laissera pas atteindre si vous venez avec des armes fatales, comme la cigarette, une canette de bière ou une revue populaire. On ne doit pas occuper de tels espaces avec ce que la ville nous a donné comme instruments pour nous en extraire, sinon, c’est comme de rentrer dans un sanctuaire sans respecter les lieux.
La deuxième étape pourrait consister à prendre le temps de venir méditer en ces lieux le plus régulièrement possible. Établir à nouveau le contact, suppose un minimum d’assiduité. Le jeu en vaut la chandelle. Vous verrez que la nature aime à nous communiquer des choses nous concernant. Elle est notre amie intime, notre confidente et surtout, elle est l’amie de dieu.